LA FRANC-MAÇONNERIE EN QUERCY
par Guy Chassagnard
Paru en, réédité en en 2018
22 pages - Aux Éditions
Diffusion : Amazon.fr
Prix TTC : 16,88 €
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L’OUVRAGE
Une vingtaine de loges maçonniques ont vu le jour et existé en province du Quercy, au XVIII e siècle. Elles avaient pour noms :
• La Parfaite Union, Les Élus de Chartres, ou La Victoire, à Cahors ;
• Saint-Paul des Vrais Amis, à Figeac ;
• Saint-Jean des Frères Unis, à Gramat;
• La Fidélité, à Puylévêque ;
• La Sagesse, à Saint-Céré ;
• Les Deux Loges Réunies, Saint-Jean, La Concorde, La Bonne Foy,
• La Sagesse, La Parfaite Union, à Montauban ;
• Saint-Jean, La Parfaite Union, à Moissac ;
• La Fraternité, à Caussade ;
• Les Enfants de la Paix, à Vizac.
Leur existence ne fut, souvent, que de très courte durée, en raison des turbulences de la Révolution qui entraînèrent très rapidement leur mise en sommeil, voire leur disparition.
L’auteur a recherché tous les documents disponibles les concernant à la Bibliothèque nationale de France, dans les obédiences maçonniques, ainsi que dans les bibliothèques publiques et les services d’archives de l’ancienne province. Il présente ici, sans parti pris ni préjugés, sans désir de déformer, de critiquer, de louer ou de dissimuler, le fruit de ses multiples recherches.
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LES PREMIÈRES PAGES
Avant-propos
Il n’est pas dans l’intention de l’auteur de présenter ici une histoire exhaustive de la Franc-Maçonnerie, ni d’ailleurs un quelconque ouvrage propre à révéler ou vilipender les secrets et les rites de l’Ordre maçonnique. Trop d’écrits ont été consacrés, à ce jour, à ce que trop d’érudits ont voulu qualifier de société secrète, de contre-pouvoir ou plus simplement de secte.
À chacun de s’y reporter librement, à seule fin de satisfaire, selon son goût, sa curiosité, son envie de comprendre, voire sa soif de jugement.
Notre propos, après avoir admis d’évidence le principe que la Franc-Maçonnerie, ou « Franche Maçonnerie », comme on disait au dix-huitième siècle, n’a jamais constitué qu’une société de pensée et d’action, est de traiter de ses origines en Quercy et de ses premières années, et seulement de cela ; en nous référant aux documents d’époque, trop rares pensons-nous, en raison de la discrétion maçonnique même et de la convoitise sans limites – passée ou présente – de ses détracteurs.
Les archives maçonniques locales ayant été très souvent dissimulées, saisies, dispersées ou détruites, les «trouvailles » faites au cours de nos recherches – menées en particulier au cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, dans les bibliothèques et les services d’archives de l’actuelle région de Midi- Pyrénées – sont présentées ici, sans désir de louange ou volonté de critique ; avec un souci constant d’exactitude dans la transcription des faits, du style et de la langue.
De nombreuses loges maçonniques ont existé en province de Quercy au «Siècle des Lumières », soit à la veille, soit pendant les premiers temps de la Révolution – de Cahors à Montauban, de Figeac à Puylévêque et Moissac. Nous avons tenu à toutes les recenser, et à participer, en témoin discret ou en gazetier, c’est selon…, à leur installation et à leurs travaux. Ceci au titre d’esprit curieux, d’amateur du passé et peut-être, qui sait, de Franc-Maçon…
Quoi qu’il en soit, nous demandons au lecteur de garder en mémoire, tout au long de notre propos, ces quelques lignes extraites du « Livre des Constitutions » du pasteur James Anderson (1723), véritable charte fondatrice de la Franc-Maçonnerie spéculative :
« Un maçon est tenu par son état d’obéir à la Loi morale ; et s’il entend bien l’Art, il ne sera jamais un athée stupide ni un libertin irréligieux.
« Mais tandis que dans les anciens temps les maçons étaient obligés en chaque pays d’être de la religion, quelle qu’elle fût, de ce pays ou de cette nation, on juge aujourd’hui plus à propos de ne les astreindre qu’à cette religion sur laquelle s’accordent tous les hommes, en laissant à chacun ses opinions particulières :
« Savoir, à être hommes de bien et loyaux, hommes d’honneur et droits, quelles que soient les dénominations ou confessions qui puissent les distinguer ; par quoi la Maçonnerie devient le Centre de l’union, le moyen d’établir une amitié vraie entre personnes qui, sans elles, demeureraient à jamais étrangères ».
Sur les origines de la Franc-Maçonnerie en Quercy
Pour bien situer le sujet qui est le nôtre, il nous apparaît nécessaire de rappeler quelques faits, quelques dates et quelques lieux, ayant trait à l’histoire de la Franc-Maçonnerie ; dans le seul souci de fournir au lecteur des repères précis. Nous ne nous étendrons pas sur le fait de savoir si comme certains l’affirment Adam fut le premier initié de l’aventure humaine ou, encore, si les bâtisseurs du temple de Salomon étaient les premiers apprentis et compagnons de maître Hiram, l’architecte royal. Ce qu’il y a lieu de retenir, plus simplement, c’est qu’il exista, à la grande période de construction des cathédrales, des ouvriers maçons et tailleurs de pierre – maçons libres, donc francs – pour se déplacer de chantier en chantier, s’y regrouper en loges, et traiter à l’abri des regards étrangers de leurs problèmes quotidiens, que ceux-ci fussent d’ordre matériel, social ou culturel.
Ces ouvriers, répartis d’abord en apprentis et en compagnons, constituèrent tout naturellement la Franc-Maçonnerie opérative. Au fil du temps, et plus particulièrement à la fin du XVIIe siècle, des notables, des gentilshommes devaient être acceptés au sein des loges existantes où l’on parla bientôt plus de morale et de symbolisme que de travail manuel.
L’opératif cessa alors d’être pour laisser place à la « spéculation » ; ainsi naquit la Franc-Maçonnerie spéculative dont nous allons parler ici. À noter que pour certains auteurs, ce changement se serait d’abord réalisé en Angleterre ; pour d’autres le berceau de la Franc-Maçonnerie spéculative serait plus vraisemblablement l’Écosse1.
1717 – Le 24 juin, jour de la Saint-Jean d’été, quatre loges londoniennes constituées de maçons spéculatifs, ayant pour titres distinctifs L’Oie et le Gril, La Couronne, Le Pommier, Le Gobelet et les Raisins – selon le nom même des auberges où elles se réunissent –, tiennent une assemblée de maîtres maçons libres et acceptés et constituent un organisme commun qu’elles appellent Grande Loge de Londres – plus tard, d’Angleterre.
1726 – Création, rue des boucheries à Paris, chez le traiteur Hure, de la Loge Saint-Thomas, bientôt suivie, rue de Bussy, de celle de la Loge au Louis d’Argent; cette dernière étant inscrite au tableau de la Grande Loge de Londres sous le numéro d’ordre « 90 ».
1736 – Dans un morceau d’architecture destiné à la Loge Saint-Thomas, de Paris, André-Michel chevalier de Ramsay (1686-1743), qui fut le confident de Fénelon et le précepteur du prince de Turenne, établit les origines chevaleresques de l’Ordre maçonnique.
Relevé dans une gazette de l’époque : On ne parle ici [à Paris] que des nouveaux progrès que fait tous les jours l’Ordre des frimaçons ; tous les grands et petits s’en font également recevoir.
1738 – Louis de Pardaillan de Gondrin, duc d’Épernon, duc d’Antin (1706-1743), arrière-petit-fils de la fameuse marquise de Montespan, devient Grand-Maître général et perpétuel des maçons dans le royaume de France, à la tête d’une Grande Loge provinciale qui vient de se constituer – connue officiellement, à partir de 1756, sous le nom de Grande Loge de France2.
À Rome, bulle In Eminenti Apostolatus Specula du pape Clément XII portant condamnation de la Franc-Maçonnerie ; elle n’aura toutefois aucune répercussion en France, faute d’être enregistrée par le Parlement de Paris ; de nombreux ecclésiastiques français se font francs-maçons3. À Londres, seconde édition des Constitutions d’Anderson, dans laquelle apparaît un nouveau grade, celui de maître maçon.
1743 – À la mort du duc d’Antin, la grande maîtrise est confiée à Louis-Claude de Bourbon-Condé, comte de Clermont et abbé de Saint-Germain-des-Prés (1709-1771) ; prince du sang, car descendant de Mme de Montespan. Le nombre des loges en France atteint 200, dont 22 implantées à Paris. Dans le même temps, la Franc-Maçonnerie est interdite au Portugal, où ses membres sont livrés à l’Inquisition.
1745 – Création de la Respectable Loge des deux Loges Réunies, à l’orient de Montauban, première des loges implantées en province de Quercy ; elle est installée par la Loge Ancienne de Toulouse.
1755 – Création de la Loge de la Parfaite Union, à l’orient de Cahors, première des loges du Haut-Quercy ; elle est installée par la Loge de Saint-Louis, de l’orient de Clermont-Ferrand.
1771 – Louis-Philippe-Joseph, duc de Chartres (1747-1793), descendant direct de Louis XIII, arrière-petit fils du Régent, cousin de Louis XVI, futur père du roi Louis-Philippe Ier, accède, à l’âge de vingt-neuf ans, à la grande maîtrise. Son Administrateur-général se nomme Charles-Sigismond de Montmorency, duc de Luxembourg (1737-1803) – il est premier baron chrétien du royaume.
1776 – On dénombre dans le royaume de France quelque 300 loges, rassemblant plus de 30 000 initiés. Les loges militaires sont, dans les régiments royaux, au nombre de 70. La Loge des Neuf Sœurs, à l’orient de Paris, n’abrite pas moins de treize ecclésiastiques.
1789 – Aux États généraux, réunis à Versailles, 477 députés sur 605 sont, dit-on, francs-maçons. Ce qui ne signifie pas que la Révolution ait jamais résulté d’une action maçonnique délibérée… La France compte alors 700 loges maçonniques regroupant 70 000 initiés4 de tous grades ; le Grand Orient de France constitue la première obédience maçonnique française, mais coexiste à ses côtés une Grande Loge de Clermont.
1793 – Le duc de Chartres et d’Orléans, devenu Citoyen Philippe Égalité et régicide, démissionne curieusement de ses fonctions de Grand Maître – à quelques mois de sa propre montée à l’échafaud.
Je pense, déclare-t-il alors, qu’il ne doit y avoir aucun mystère ni aucune assemblée secrète dans une République, surtout au commencement de son établissement ; je ne veux plus me mêler en rien au Grand Orient, ni aux assemblées de francs-maçons.
Victime de la Révolution5, le Grand Orient de France doit cesser ses activités, non pas tant en raison de mesures d’hostilités observées à son encontre par le pouvoir que de l’importance de ses dettes et de la disparition de ses loges, vidées de leurs membres aristocratiques.
1797 – Reprise, timide, des activités du Grand Orient de France6 ainsi que de la Grande Loge de France, dite de Clermont. Des pourparlers ont lieu alors entre les deux obédiences rivales, qui aboutiront deux ans plus tard en un concordat de fusion.
Ceci dit, venons en à notre propos : la Franc-Maçonnerie en Quercy au XVIIIe siècle. Pour ce qui est de notre champ d’intérêt, ainsi limité à une seule province, il s’établit avec une dizaine de loges recensées en Haut-Quercy (devenu, sous la Révolution, département du Lot), et une quinzaine d’autres7 en Bas-Quercy (actuel Tarn-et-Garonne)8 :
● En Haut-Quercy
1755 – À Cahors, Loge de la La Parfaite Union,
installée par la Loge de Saint-Louis, de Clermont-Ferrand.
1770 – À Figeac, Loge de Saint-Paul des Vrais Amis,
installée par la Loge de l’Amitié, de Bordeaux.
1780 – À Gramat, Loge de St-Jean des Frères Unis,
installée par la Loge Saint-Paul des Vrais Amis, de Figeac.
• À Gramat et à Gourdon, deux loges « sauvages ».
1782 – À Cahors, Loge des Élus de Chartres,
installée par la Loge des Cœurs Réunis, de Toulouse.
• Encore à Cahors, Loge de la Victoire.
1784 – À Puy l’Évêque, Loge de la Fidélité,
installée par la Loge des Élus de Chartres, de Cahors.
1787 – À Figeac, Loge des Vrais Amis Réunis,
devenue Loge des Vrais Amis de la Paix, en 1801.
1789 – À Saint-Céré, Loge de la Sagesse.
installée par la Loge de la Parfaite Union, de Cahors.
● En Bas-Quercy
1745 – À Montauban, Loge des deux Loges réunies,
installée par la Loge Ancienne, de Toulouse,
• Encore à Montauban, Loge de Saint-Jean (?).
1762 – À Montauban, Loge de la Concorde,
installée par la Loge de l’Union parfaite, de La Rochelle.
1762 – À Moissac, Loge de Saint-Jean,
installée par la Loge des trois Loges Réunies, de Toulouse.
1770 – À Montauban, Loge de la Bienfaisance,
issue de la Loge des Deux Loges Réunies.
1771 – À Montauban, Loge de la Bonne-Foy,
installée par la Loge de la Parfaite Amitié, de Lyon.
1775 – À Montauban, Loge de la Constance,
issue de la Loge de la Concorde.
1775 – Encore à Montauban, Loge de la Sagesse (?).
1783 – À Moissac, Loge de la Parfaite Union,
installée par la Loge de Saint-Jean, du même orient.
dotée d’un Chapitre de Rose-Croix, en 1801.
1787 – À Montauban, Loge de la Parfaite Union,
installée par la Loge de la Constance, du même orient.
1788 – À Bourg-de-Visa, Loge des Enfants de la Paix,
installée par la Loge de la Parfaite Union, de Cahors.
1788 – Et à Caussade, Loge de la Fraternité,
installée par la Loge de la Bonne Foy, de Montauban.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient encore d’en définir le cadre et d’en situer les limites. Pour ce qui concerne la géographie, on pourra se contenter de quelques données. À savoir, par exemple, que le Pays de Quercy est situé sur les pentes occidentales du Massif central, serré par les grandes régions d’Auvergne, de Languedoc, d’Aquitaine et du Limousin. Trois grandes zones se partagent sa superficie : le Ségala, formé de terrains siliceux favorables aux châtaigniers et aux cultures rustiques du genre seigle et orge ; le Causse, vaste plateau calcaire, aux rivières encaissées, de plus en plus sauvage et desséché ; le Bas-pays, proche du cours du Tarn et de la Garonne, au sol plus fertile, où dominent depuis longtemps le froment, le maïs et les fruits de toutes sortes.
On parle de Haut-Quercy (ou Quercy noir) pour les deux premières zones géographiques, incluses principalement dans l’actuel département du Lot, de Bas-Quercy (ou Quercy blanc) pour la troisième qui constitue la partie septentrionale du Tarn-et-Garonne.
Pour ce qui est de l’histoire, il est d’abord à retenir que s’il y a deux mille ans, comme l’a si longtemps enseigné Ernest Lavisse9 à des générations de potaches, la France, notre pays, s’appelait la Gaule, peuplée de braves et hardis gaulois aux longues moustaches et à la querelle facile, le Quercy, lui, se trouvait être la terre exclusive des Cadurci, un peuple renommé pour son courage. Un seul fait d’armes suffit à immortaliser ces Cadurques : lorsque Vercingétorix eut déposé les armes devant Jules César, une armée quercynoise continua la lutte obligeant les romains à faire le siège, prolongé, de l’un de ses oppidums alors connu sous le nom d’Uxellodunum10 – dont se réclament encore aujourd’hui Capdenac-le-Haut, Luzech ou le Puy d’Issolud…
Au moyen-âge, la province de Quercy eut beaucoup à souffrir des sanglantes rivalités dressées entre les couronnes de France et d’Angleterre. Elle fut ainsi anglaise à la suite du mariage d’Aliénor d’Aquitaine au roi normand Henry II Plantagenêt, française avec son rival Philippe-Auguste, anglaise de nouveau sous le règne de saint Louis (Louis IX), française, encore, mais de façon définitive, par son annexion au domaine royal au temps du bon roi Louis XI. Divisée au XVIIe siècle entre catholiques et huguenots – Montauban et Figeac étant deux des places-fortes protestantes reconnues par l’édit de Nantes (1598) –, aussi cruels les uns que les autres, la province de Quercy connut sa plus grande prospérité au Siècle des Lumières.
Son économie était alors essentiellement agricole : on y produisait des céréales, des châtaignes, du vin également11, en abondance. Montauban, Cahors, Moissac et Figeac étaient des villes au commerce florissant ; on trouvait à Montauban une industrie de la soie, à Cahors une manufacture de tissus. Les foires de Gramat, Saint-Céré, Caussade, Bourg-de-Visa n’avaient rien à envier à celles des autres grands bourgs des régions voisines.
L’un des points noirs de la vie quercynoise était, toutefois, à la veille de la Révolution, son isolement géographique dû au mauvais état des routes ; il fallait près de cinq jours pour que le courrier allât de Paris à Montauban, ou en revînt ; se rendre à Toulouse était toute une équipée.
Lorsque les événements et faits maçonniques sur lesquels nous allons nous étendre se produisirent, Montauban était le siège d’une Généralité12, c’est-à-dire d’une juridiction administrative à la tête de laquelle se trouvait un intendant royal, entouré de subdélégués, de procureurs et autres maîtres des requêtes, sans oublier une Cour des Aides13, fort jalouse de ses prérogatives.
Cahors, Figeac, Moissac, Gourdon, Martel, Lauzerte s’enorgueillissaient d’abriter un siège de sénéchal, lui aussi bien garni de gens de robe et d’épée. Quant aux bourgs de moindre importance, ils pouvaient se vanter de la présence de consuls, de prévôts et de divers autres représentants du pouvoir royal, car la monarchie n’était pas, en ce temps, avare des charges honorifiques autant qu’inutiles…
Mais définir au mieux la Province de Quercy dans ses limites de l’Ancien Régime, rien ne vaut que d’avoir recours à M. de Cathala-Coture, avocat en Parlement, auteur d’une Histoire politique, ecclésiastique et littéraire publiée à Montauban en 1785 :
« Le Quercy fait actuellement partie de la Haute-Guyenne. Il contient au-delà de 80 fiefs nobles, 430 communautés contribuables aux impositions qui font plus de 3 700 feux divisés en trois élections. Il y a deux évêchés, un à Cahors et un à Montauban, 10 chapitres, 8 abbayes et 41 prieurés ; 34 monastères d’hommes, 20 couvents de filles, 5 commanderies de Malte, 6 hôpitaux servis par les sœurs grises ou filles de la Charité, 3 séminaires dirigés par les prêtres de la mission de Saint Lazare ; 4 collèges dont 3 sont conduits par des ecclésiastiques ou des laïcs et le quatrième par les prêtres de la Doctrine chrétienne.
« La justice et les finances y sont administrées par une cour des Aides, un intendant, une administration provinciale, un bureau des finances, 2 présidiaux, 6 sénéchaux, 3 bureaux d’élection, 54 justices royales, 375 justices seigneuriales et une bourse commune des marchands ou juridiction consulaire. Il y a aussi 2 chambres ecclésiastiques.
« Tout le pays est régi par le droit écrit, à l’exception de quelques villes qui en certains cas ont des coutumes particulières. Il est dans le ressort du Parlement de Bordeaux pour toute la partie qui est au-delà de la Dordogne et de celui du Parlement de Toulouse pour la partie qui est au-deçà de cette même rivière. Il compte parmi ses plus grands privilèges le retrait lignager, la taille réelle et l’exemption des aides. »
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